Collaboration, co-apprentissage et co-enseignement 

20/05/2023

Depuis le début de ma formation, j'ai sans cesse été amené à travailler en groupe. Que ce soit par deux, trois, quatre ou plus, les travaux de groupe ont toujours eu une place importante dans ce cursus. 

Je pense que c'est une des compétences essentielles que doivent avoir les enseignants de demain. En effet, cela leur permet d'apprendre les uns des autres et de partager des idées et des ressources. En travaillant ensemble, ils peuvent également créer un environnement d'apprentissage plus inclusif et plus diversifié pour leurs élèves. La collaboration peut également aider les enseignants à résoudre les problèmes et les défis auxquels ils sont confrontés dans leur travail.

Le football : un vrai sport d'équipe

Depuis l'âge de 8 ans, je pratique le football 3 à 4 fois par semaine. C'est un sport qui se joue de 5 à 11 en fonction de l'âge, donc jamais seul. Cette activité sportive m'a beaucoup aidé à développer mes compétences de collaboration et coopération. Lorsqu'on joue contre une équipe, on se retrouve à 11 sur le terrain avec un objectif commun à atteindre : marquer des buts et remporter le match. 

Cela nécessite une bonne communication, une coordination des actions et la capacité de comprendre les rôles et les responsabilités de chaque joueur sur le terrain. Pendant le match, il faut prendre rapidement des décisions tactiques en fonction de la situation du jeu. Cela inclut la prise de décisions individuelles, mais aussi la capacité à prendre des décisions en équipe, en communiquant avec les coéquipiers et en s'adaptant aux actions des adversaires. 

La communication est essentielle sur un terrain de football. Nous devons être capables de se parler, de donner des consignes, de se prévenir des dangers et de se coordonner pour effectuer des actions spécifiques, comme les passes ou les mouvements tactiques. Une bonne communication facilite la coopération et permet de mieux anticiper les actions de chaque membre de l'équipe. 

La confiance mutuelle est également cruciale dans une équipe. On doit avoir confiance les uns envers les autres pour prendre des risques, effectuer des passes précises, se soutenir mutuellement et prendre des initiatives sur le terrain. Elle favorise une meilleure collaboration et permet de construire une dynamique de groupe solide. 

Au delà de l'aspect coopératif et collaboratif, le football m'a également permis de développer mon leadership. Je suis toujours la première personne à motiver les troupes lorsque le moral est au plus bas ou simplement quand il faut apporter un coup de boost à l'équipe pour la pousser dans ses retranchements. Au fil du temps, j'ai développé cette capacité à influencer positivement les autres et je sais que c'est une qualité que je pourrais mettre à profit dans mon futur métier.

En résumé, le football est pour moi un moyen de développer compétences de coopération et de collaboration en encourageant le travail d'équipe, la communication, la prise de décision et la confiance mutuelle. Toutes ces compétences peuvent être appliquées dans d'autres domaines de la vie, tant sur le plan personnel que professionnel. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de parler de cette partie de ma vie dans cette rubrique.

La Jeunesse de Hamois : une équipe de jeunes soudés

Depuis 2018, je fais partie de la jeunesse de mon village, la Jeunesse de Hamois. Nous formons une « petite » bande de plus ou moins 30 amis âgés de 16 à 27 ans, toujours prêt à s'entraider et à collaborer pour réaliser de belles choses. J'adore le fait de pouvoir me rendre utile pour ma commune. Notre mission principale est d'apporter de la vie dans le village à plusieurs moments de l'année à travers des festivités telles que des kermesses, un grand feu, des blind tests, des défilés de tracteurs, etc. 

Lorsque nous organisons de gros événements comme une soirée de kermesse attirant en moyenne entre 500 et 1000 personnes, nous devons faire preuve de collaboration pour gérer l'organisation. 

Déjà avant la soirée, nous devons monter le chapiteau cela nécessite l'aide de tout le monde car il faut porter et soulever des objets lourds. 

Pendant la soirée, la plupart du temps nous travaillons par groupe à différents postes : 

  • L'entrée : deux membres de la jeunesse sont en général à ce poste. Pendant que l'un procède au paiement, l'autre distribue les bracelets aux personnes pour signifier qu'elles ont bien payées leur accès à la soirée
  • Les tickets : il y a toujours deux membres à ce poste. L'un s'occupe de prendre la commande et d'encaisser tandis que l'autre distribue le bon nombre de tickets demandés. Souvent quand il y a une grande affluence à ce poste, les deux doivent encaisser et distribuer les tickets pour que ça aille pus vite. Cela demande une bonne cohésion et communication afin de ne pas se tromper dans les comptes.
  • L'avant bar : il peut y avoir entre 3 à 5 personnes à ce poste en fonction de l'affluence. Les membres doivent prendre la commande et les tickets de chaque personne qui se présente au comptoir puis la transmettre à ceux qui gèrent les pompes et les boissons au bar. 
  • Le bar : en général il y a toujours 4 personnes à ce poste. Ils doivent préparer les verres et les remplir à l'avance pour que ceux qui sont à l'avant bar n'aient plus qu'à se servir en fonction de la commande qu'ils ont reçu. Les deux postes doivent vraiment être complémentaires.

En général, on reste 1h30 à chaque poste puis d'autres membres viennent nous remplacer pour que nous puissions aussi profiter de la fête. 

A la fin de la soirée, il faut tout ranger. Les soirées se terminent toutes à 3h du matin pour les festivaliers, mais pas pour nous les organisateurs! Nous restons souvent jusque 4h voire 5h pour ranger "le gros".  Le lendemain vers 10h, Malgré la fatigue, TOUT LE MONDE doit revenir pour aider à ranger, nettoyer et démonter le restant du matériel. De cette manière, chacun se sent responsabilisé. Plus il y a de monde pour aider à ranger, plus ça ira vite et inversement. 

Pour moi, cette information est pertinente dans cette rubrique car faire partie d'une jeunesse, c'est faire partie d'un collectif, d'une équipe, d'une famille et cela signifie qu'on doit travailler, collaborer les uns avec les autres et toujours s'entraider. 

Mon expérience avec le tutorat 

Lors de mon tout premier jour à Champion, j'avais été mis dans un groupe avec une dizaine d'étudiants et nous avions été pris en charge par un groupe de 3 étudiantes de BAC 2. Elles nous avaient expliqué qu'elles seraient nos tutrices durant toute l'année.  Je dois dire qu'elles m'avaient vraiment aidé et c'est la raison pour laquelle je m'étais promis de devenir tuteur à mon tour l'année suivante. Dans le groupe de tutorés que nous formions, j'ai pu sympathiser avec un autre étudiant et nous nous sommes vite liés d'amitié.

En BAC 2, je me suis donc associé avec cet étudiant pour qu'on devienne tuteurs et qu'on accueille les nouveaux étudiants. Après avoir suivi une mini formation d'environ deux heures, nous avions toutes les bases nécessaires pour accomplir cette mission.

Notre rôle était de favoriser l'intégration des étudiants, développer et encourager l'entraide entre eux, communiquer des outils de méthode de travail et des activités pratiques comme les stages et fournir toute une série de conseils pour les aider à comprendre les exigences de l'enseignement supérieur.

Quatre fois sur l'année, durant des séances de deux heures, nous devions nous réunir avec ces étudiants : 

  • Une première fois en début d'année pour leur expliquer le fonctionnement général de l'école, les cours, les professeurs, etc.
  • Une deuxième fois juste avant le blocus de Noël pour leur fournir des conseils quant à la méthodologie à adopter : élaboration de synthèses, rythme de travail, gérer le stress, etc.
  • Une troisième fois après les examens pour débriefer du premier quadrimestre vécu par chacun, recueillir leurs impressions, leurs craintes, leurs questions concernant la suite de l'année.
  • Et une quatrième fois avant leur première semaine de stage actif pour partager notre expérience et leur donner des conseils pour les préparations.

A la fin de ces quatre séances, nous avons chacun reçu une attestation reconnaissant la qualité de notre investissement auprès des tutorés.

Cette expérience a été très enrichissante pour moi pour plusieurs raisons. Premièrement, je trouvais que c'était valorisant de pouvoir partager mon expérience d'étudiant avec d'autres et de voir celle-ci pouvait les aider à mieux appréhender la suite de leur parcours. Ensuite, elle m'a permis de travailler en collaboration avec un autre étudiant et de renforcer davantage les liens que nous avions déjà tissés. Nous préparions les séances ensemble, et on s'accordait pour que chacun puisse partager son expérience de la meilleure manière possible. Enfin, être tuteur m'a permis de mettre en pratique les compétences sociales et pédagogiques que j'ai développées grâce à ma formation dans un autre contexte que celui des stages.

Le tutorat est également un moyen de gestion de classe que j'utilise souvent en stage. Lorsqu'un élève a terminé des exercices avant tout le monde et que j'estime qu'il est en meseure de pouvoir expliquer ceux-ci à d'autres élèves en difficiultés,  Je lui donne la responsabilité de tuteur. La plupart du temps, les élèves aiment être tuteurs car ils aiement se sentir valorisés.

Ma conception de la collaboration avec l'équipe éducative et avec les parents

Je crois fermement que la continuité des apprentissages est essentielle pour assurer la réussite des élèves. Je dois travailler en étroite collaboration avec les autres enseignants pour partager des informations sur les programmes, les méthodes d'enseignement et les objectifs pédagogiques. Nous devons veiller à ce que les contenus enseignés se complètent et se renforcent mutuellement d'une classe à l'autre, en créant ainsi une progression cohérente pour les élèves. 

Je valorise la collaboration interdisciplinaire pour enrichir les apprentissages des élèves. Je cherche des occasions de travailler avec d'autres enseignants et spécialistes pour intégrer différentes matières et approches pédagogiques dans nos activités et nos projets. Cela favorise une vision globale de l'éducation et offre aux élèves des expériences d'apprentissage plus riches et variées. 

Durant mon stage contrat, j'ai beaucoup collaboré avec la logopède d'un élève dyslexique et atteint de trouble de l'attention pour voir avec elle ce que je pouvais mettre en place dans mes différentes leçons pour lui venir en aide de la meilleure des manières. J'ai également travaillé avec la neuropsychologue en charge d'une élève malentendante de la classe. Elle venait la soutenir deux fois par semaine en classe et elle me donnait des conseils et astuces pour que je puisse l'aider aussi en son absence.

La solidarité et l'entraide entre les membres du personnel de l'école est également importante pour moi. On doit se serrer les coudes et se soutenir mutuellement dans nos tâches et nos responsabilités. Je suis disponible pour apporter mon aide et partager mes compétences avec mes collègues, que ce soit en offrant des conseils, en collaborant sur des projets communs ou en fournissant un soutien pédagogique lorsque nécessaire.

Enfin la coordination et la communication jouent un rôle clé dans une équipe pédagogique. Il est nécessaire, à mon sens, de se réunir régulièrement pour discuter des besoins des élèves, échanger des idées et partager des bonnes pratiques. Nous devons communiquer de manière efficace, en utilisant des outils tels que les réunions, les courriels ou les plateformes de partage de ressources, afin de rester informés et alignés sur les projets et les initiatives de l'école.

La relation aux parents

Je suis attentif aux préoccupations et aux critiques des parents. J'accorde une grande importance à l'écoute active, en leur donnant l'occasion de s'exprimer librement quand il le souhaite. Je comprends que les préoccupations parentales sont souvent motivées par l'amour et le souci du bien-être de leur enfant. Je m'efforce de maintenir une attitude professionnelle, en évitant les réactions impulsives et en prenant le temps de réfléchir avant de répondre.

Je crois en une communication ouverte et transparente avec eux. J'essaie de fournir des informations claires, précises et objectives concernant le progrès de leur enfant et les activités de la classe. Je suis prêt à répondre à leurs questions et à expliquer mes décisions pédagogiques de manière claire et rationnelle. De plus, je valorise la mise en place d'une relation de confiance avec eux, en définissant ensemble des attentes réalistes et en identifiant les actions concrètes à entreprendre pour soutenir l'apprentissage et le développement de leur enfant.


Le co-enseignement : mon binôme de choc avec JH !

Tout d'abord, il faut savoir que JH est la personne avec laquelle j'effectue 99% des travaux de groupe donc nous avons une très bonne cohésion. Nous nous entendons également extrêmement bien ce qui fait qu'on se comprend plus facilement. 

Lors de mon stage contrat, non seulement nous étions dans la même école, mais je l'hébergeais également chez moi durant toute la durée du stage. Parmi les consignes de ce stage, il nous était fortement conseillé d'expérimenter le co-enseignement si nous en avions l'opportunité et c'est ce que nous avons fait. 

Nous avons notamment préparé et donné ensemble une leçon d'initiation à l'argile à des élèves de P4-5-6, que nous avions nous-même vécu à la Haute école l'an passé. Une fois en classe tous les deux , j'ai vraiment eu l'impression de vivre une pièce de théâtre. Quand je commençais une phrase, il la terminait et inversement. Pendant que les enfants manipulaient, on se consultait régulièrement pour se dire ce qu'on pourrait ajuster ou apporter en plus pour que la leçon soit plus stimulante pour les élèves. C'est d'ailleurs ce que nous étions en train de faire sur la photo ci-dessus. 

Pour les élèves je pense c'est aussi bénéfique d'avoir deux enseignants car ils disposent d'une plus grande variété d'approches, de méthodes et de perspectives. Le fait d'être à deux nous a également permis de répondre plus facilement aux besoins individuels des élèves. De plus, la gestion de classe était également facilitée car chacun pouvait avoir un oeil sur une partie de la classe et réagir plus rapidement à la moindre question ou au moindre problème. Enfin, le co-enseignement montre aux élèves un modèle de rôle positif en termes de collaboration, de travail d'équipe et de repsect mutuel. Cela peut avoir un impact positif sur le comportement et le développement social des élèves

En bref, selon moi, un binôme doit reposer sur la collaboration, la coopération et la complémentarité entre les deux membres. En travaillant ensemble, nous avons échangé nos idées, partagé nos responsabilités pour atteindre notre objectif commun. Notre force était vraiment la complémentarité que nous avions de manière naurelle.

Sylvain Connac et la pédagogie coopérative : une méthodologie inspirante

Enseignant-chercheur en sciences de l'éducation et ayant  publié plusieurs ouvrages sur la coopération entre élèves, la personnalisation des apprentissages et les pédagogies Freinet, sa pédagogie repose sur l'idée que tous les élèves sont éducables et que l'hétérogénéité des classes est une richesse. Il propose de mettre en œuvre une pédagogie du colibri, où chacun fait sa part, où le maître construit du collectif et où on articule découverte et formalisation. Cette pédagogie s'inspire des principes de la pédagogie coopérative, qui favorise le travail en groupe, l'entraide, l'autonomie, la responsabilité et la créativité des élèves. Elle s'appuie également sur des outils comme les ceintures de compétences, qui permettent d'évaluer les progrès des élèves sans les noter ni les comparer, mais en tenant compte de leur rythme et de leurs besoins. La pédagogie de Sylvain Connac vise à enseigner sans exclure, en tenant compte de la diversité culturelle, sociale et cognitive des élèves. Elle cherche à développer leur motivation, leur confiance en soi et leur plaisir d'apprendre. Elle invite aussi les enseignants à se former, à coopérer entre eux et à innover dans leurs pratiques.

Pour moi, la coopération à l'école est indispensable pour que les enfants puissent agir avec d'autres et développer des habiletés sociales. C'est la raison pour laquelle je privilégie davantage les travaux de groupe. J'essaie toujours de former des groupes hétérogènes dans lesquels les élèves ayant plus de facilités peuvent aider aider ceux qui en ont moins. Il faut veiller cependant à ce que ces élèves plus forts ne fassent pas tout à la place des autres. C'est donc un apprentissage que l'enseignant doit mettre en place avec ses élèves. 


Toussaint Onambélé Ngono - Blog personnel
Tous droits réservés 2022
Optimisé par Webnode Cookies
Créez votre site web gratuitement ! Ce site internet a été réalisé avec Webnode. Créez le votre gratuitement aujourd'hui ! Commencer